Avis de maman sur le film Tully de Jason Reitman avec Charlize Theron (2018)
J’ai longtemps hésité à regarder ce film, qui me tentait bien malgré tout, sur le sujet de la maternité. Un drame, c’est-à-dire un film réaliste. Je l’ai enfin vu, maintenant que j’ai quelques années de maternité derrière moi et que je me sens en forme. Le film n’est pas lourd du tout, il se regarde bien. Il est réaliste certes, avec une certaine douceur tout de même.
Épuisement maternel
C’est l’histoire d’une mère de trois enfants. Elle s’appelle Marlo, ses enfants sont Sarah et Jonah. Le film commence dans son 9e mois de grossesse. Déjà surmenée, le film trace les premiers mois après la naissance de la benjamine, Mia. Quelques jours avant son accouchement, le frère du personnage principal lui suggère de faire appel à une nounou de nuit.
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Le mari de Marlo, Drew, travaille beaucoup et bien qu’il apparait qu’il aide un peu à s’occuper des devoirs et des couchers des aînés, il n’est pas vraiment présent pour sa femme. Ce que j’ai trouvé le plus révélateur c’est qu’il joue aux jeux vidéos dans la chambre à coucher tous les soirs et décroche à peine un « bonsoir, comment vas-tu ? » à sa femme.
Elle s’occupe des deux aînés qui vont à l’école, de son bébé jour et nuit, de la maison et de la nourriture.
La séquence qui déroule les répétitions au retour à la maison avec les tétées, les réveils nocturnes, les couches est très bien faite et parfaitement rythmée. La vraie vie.
La pression du regard des autres et de l’insertion en société
Son fils cadet est différent des autres enfants (il ne supporte pas les bruits très forts ou qu’on change les routines par exemple) et on sent bien la pression que le regard des autres met sur la maman. À ce sujet, il y a une très belle scène, dans une école alternative, qui démontre l’acceptation de l’autre et le respect du rythme et de la sensibilité de chacun :
Jonah, le fils est en crise à cause du bruit de la chasse d’eau automatique, sa mère essaie de le calmer et s’excuse auprès d’un homme qui vient voir ce qui se passe. Il lui dit qu’elle n’a pas à s’excuser, puis propose au petit garçon de faire l’arbre. La mère fait aussi et avec le souffle et l’ébrouement, la tension est relâchée.
Ses propres ressources
À un moment donné, à bout de la situation, Marlo se dit qu’elle a vraiment besoin d’aide et envisage d’appeler la nounou de nuit recommandé par son frère.
Ainsi débarque Tully dans la vie nocturne de Marlo. Tully, la vingtaine, prend tout en charge et devient un soutien pour cette maman épuisée. Tully s’occupe du bébé et de la maison pendant que Marlo dort. Elle vient lui apporter Mia pour la tétée nocturne et la ramène ensuite dans son berceau. Elle est aussi une épaule sur laquelle peut se reposer Marlo et une oreille attentive.
La nounou de nuit dit à la maman que pour que tout se passe bien, la maman doit être bien. Qu’il est important de prendre soin de soi. C’est vrai que ce n’est pas facile à faire toute seule. Elle est épaulée par Tully.
Marlo prend du recul avec Tully sur sa vie actuelle : ce qu’elle aime, ce pour quoi elle est reconnaissante, son couple, son fils, ses propres rêves et aspirations, sa sexualité.
On comprend que quelque chose est bizarre avec Tully dans une scène où elle et Marlo parle justement de la sexualité ou plutôt l’abstinence dans le couple après avoir eu les enfants, et que Tully entre dans la chambre parentale.
Dans la toute dernière partie du film, Marlo et Tully ont un accident de la route parce qu’elles se sont endormies au volant après être sorties faire la fête pour la première fois depuis un bail. On apprend à l’hôpital que le nom de jeune fille de Marlo est : Tully.
Marlo n’a donc jamais fait appel à une nounou de nuit mais à puiser profondément dans ses ressources intérieures. Ce qui est, je trouve, très révélateur des superpouvoirs des mamans. Mais on comprend par la revisite de quelques scènes du film que Marlo a donc tout fait ce que Tully a fait, Marlo toute seule et donc aussi jours et nuits. D’où son burn-out et effondrement énergétique et émotionnel total.
Demander de l’aide
Dans les dernières scènes du film, Marlo remercie Tully de l’avoir aidé. Tully doit partir car elle n’était là que comme intérimaire. Marlo le sait et finit par l’accepter. On comprend que Marlo a toujours su qui était Tully.
La dernière scène est celle du mari qui retrouve sa femme. Ils ont une conversation. Il n’avait pas vu à quel point elle n’allait pas bien et avait besoin d’aide. Ils renouvellent leur amour l’un pour l’autre. Mais dans le regard de Marlo, je détecte quand même la vérité suivante : les pères ne peuvent imaginer et les mères seront d’une certaine manière toujours seules.
Ce qu’il ressort de ce film comme message clé, c’est l’importance de demander de l’aide.
D’expérience personnelle je sais à quel point ce n’est pas facile de demander de l’aide ! Il arrive des moments charnières où cette demande devient vitale. Pour ma part, mon couple se délitait et il est devenue urgent pour moi de confier mon enfant à des bras compétents et c’est ainsi que j’ai fait pour la première fois la démarche de recruter une assistante maternelle. Ma fille allait sur ses deux ans déjà…
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- Savoir demander de l’aide : le revirement intérieur
- Comment demander de l’aide
- À qui faire confiance pour laisser son bébé
Ce sont trois quelques questions importantes et aussi un peu bloquantes quand on est dans ces situations.
Et toi, qu’as-tu retiré du film « Tully » de Jason Reitman avec Charlize Theron ?
Quand as-tu demander une aide extérieure et comment as-tu procéder ?
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Si le film te tente, tu peux le trouver ici :
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Le film est une création de Jason Reitman et la scénariste Diablo Cody, les créateurs des films Juno et Young Adult, qui sont dans la même veine.