Diversification menée par l’enfant
Je n’arrive plus à me rappeler comment j’ai découvert et commencé à m’intéresser à la DME… Dans tous les cas, mon projet de maternité était le suivant :
- allaiter le plus longtemps possible
- respecter le rythme de mon bébé et la biologie / physiologie
- essayer une alimentation vegan (pas de produits d’origine animale), pour aller un peu plus loin dans le mode d’alimentation que ma vie en tant que végétarienne de naissance.
Commencer la diversification alimentaire en DME
Qu’est-ce que la DME ?
La diversification menée par l’enfant est une méthode de diversification alimentaire quand votre enfant est prêt à commencer à explorer l’alimentation solide, c’est-à-dire diversifier du lait exclusif. C’est à ce moment là que vont être introduit l’eau à boire et les aliments.
Quand commencer la diversification ?
Comme son nom l’indique, la diversification menée par l’enfant implique l’observation de son bébé. S’il se montre curieux de toucher, mettre à la bouche les aliments présents à table, il s’agit de l’accompagner dans cette découverte sensorielle et gustative.
Souvent cela commence quand les quatre ou six premières dents sont sorties. Après que votre bébé soit passé du stade baveux à mettre des objets variés à la bouche.
- bébé se tient droit
- bébé attrape les objets avec son poings
- bébé se montre intéressé par ce que vous mangez ou ce qu’il y a sur la table ou dans la cuisine
Généralement cet intérêt pour l’alimentation et pour les aliments se présente autour de 6 mois, cela peut être un peu avant ou après. Observez votre enfant.
La DME : développer les capacités de mastication
Le réflexe naturel de régurgitation
Grâce à l’allaitement au sein, bébé a un bon positionnement de la langue. Je vous invite à consulter notre article sur l’allaitement au sein vs biberon où nous vous présentions un schéma sur la position de la langue.
Un bébé allaité a un réflexe de régurgitation bien entretenu.
Les bébés nourris au biberon ne sont pas exclus. Ma fille a été nourri au lait maternel de façon mixte, sein et biberon.
Il faut TOUJOURS rester près de son enfant quand il mange. C’est lui qui doit mettre à la bouche. Si vous lui insérer un aliment dans la bouche ou une cuillère, c’est une intrusion qui peut venir perturber ce réflexe naturel de régurgitation.
N’empêcher pas non plus votre bébé de recracher. De toute façon, au début ça sera de l’exploration pour lui. Il va goûter aux saveurs, aux textures, aux chaleurs etc. Beaucoup de choses se passent dans la bouche. C’est notamment là où sont beaucoup de capteurs, liés à la salive, qui permettent au corps de savoir si l’aliment est bon pour lui ou approprié sur le moment.
L’importance de la mastication
La mastication consiste en deux actions combinées : mâcher et insaliver (pensez à l’expression « l’eau à la bouche ») – insaliver consiste à imprégner les aliments de salive, c’est la pré-digestion (l’estomac n’a pas de dents…).
Nous vous en parlions déjà dans notre podcast sur le miam-ô-fruit, la mastication est une étape très importante de l’alimentation. C’est un aspect sur lequel je suis très vigilante avec ma fille. Elle a toujours très bien mâcher. J’avoue que pour ce qui est de la salive c’est un peu plus difficile à vérifier surtout quand l’enfant grandi.
Dans mon approche de veganisme (au final, ma fille est végétarienne comme moi – difficile d’adopter un nouveau mode d’alimentation qu’on applique déjà pas soi-même, on en reparlera sur le blog) et de méthode France Guillain, ma fille a toujours eu accès aux oléagineux qu’elle a toujours mastiquer avec soin et gourmandise. Elle ADORE les noix de cajou !
Quel est le risque d’étouffement ?
Il n’est pas trop de rappeler quand même de toujours rester à côté de son enfant quand il mange. Bien accompagné, expliqué et par démonstration, votre enfant apprend à mâcher. Veillez à entretenir le réflexe naturel de régurgitation de votre bébé, notamment s’il prend le biberon par exemple, en ne le faisant pas boire trop vite son biberon ou en lui proposant le lait dans d’autres contenants comme une tasse, une cuillère etc.
Pour être rassuré.e, je vous encourage à faire un stage de premier secours nourrisson, bébé et enfant, auprès de la Croix Rouge par exemple.
Le lait maternel reste l’alimentation principale du bébé
Il y a moins de stress d’une certaine manière avec une diversification alimentaire respectueuse du rythme de l’enfant.
Dans tous les cas, il est important de le rappeler que le lait maternel reste l’alimentation principale du bébé jusqu’à ses deux ans minimum, au moins 3 ans. Quand commence la diversification alimentaire autour de 6 mois ou en tout cas, quand votre enfant est prêt, il n’y a pas de pression à se sustenter. C’est une découverte. Même vous pouvez redécouvrir des aliments que vous n’avez pas l’habitude de manger. C’est l’opportunité du parent : s’émerveiller et redécouvrir la richesse et l’abondance du monde qui nous entoure.
Comme beaucoup d’organisations censées, nous vous encourageons à poursuivre l’allaitement au delà des six premiers mois, en parallèle de la diversification.
Personnellement, mon idéal était d’allaiter jusqu’à 3 ans. Dans les faits, j’ai allaité durant 15 mois. Le sevrage s’est passé naturellement entre ma fille et moi, notamment parce que j’étais très fatiguée et que ma fille est courageuse et compréhensive. Aparté pour dire qu’il n’est pas facile de mener à bien les projets naturels et physiologiques que l’on peut avoir… Si vous avez besoin de soutien ou de lire des témoignages sur le sujet, je vous recommande le Blog Lactissima.
DME – les prémices de l’autonomie
La DME c’est aussi l’occasion d’appliquer une éducation de l’autonomie de l’enfant, de lui offrir un cadre où il sera accompagné.
Le bébé se dirige spontanément vers les aliments. Laissez libre expression à sa curiosité en lui offrant un cadre sécurisant. C’est une expérimentation de la confiance : se faire confiance, tant le bébé et que le parent et le parent par rapport à son enfant.
Les inconvénients de la DME
Alors bien sûr tout n’est pas tout rose dans cette diversification menée par l’enfant. Souvent c’est très nouveau pour les parents. Toute nouveauté induit malgré tout un certain stress, une pression ou des tensions.
- Une tension dans le couple
- Une pression de l’entourage ou de certains « professionnels » qui n’y connaissent rien ou ne font pas confiance et se projettent sur vous.
- Un stress au moment du repas peu être présent aussi. L’avantage de la DME c’est que bébé « mange » comme tout le monde à table (veillez à ne pas saler les plats, à la température pas trop chaude). Mais cela met le bazar à table, par terre et sur les murs…
Recettes DME
On a parlé d’aliments solides dans l’article, mais vous avez peut-être lu sur internet « pas de purée, pas de compote« . Et qu’en est-il du cru ? À L’Essentiel des Parents le mot d’ordre reste SIMPLICITE.
J’ai donné des purées de brocolis, des compotes de pomme à ma fille. Je lui ai appris à tenir et mettre sa cuiller à la bouche seule. Je lui ai aussi donné la cuiller. Je suis bien placée pour comprendre qu’on puisse être à cheval sur certains principes mais ce que la parentalité m’a appris c’est :
- de lâcher-prise,
- de ne pas se prendre la tête (en ayant réfléchi en amont),
- de faire des choses simples.
La première chose qu’a goûté ma fille c’est un bout de mangue qu’elle a sucé. Puis un soir, elle a mangé une banane entière ! Ensuite sont venus la patate douce, les brocolis, la pomme à croquer etc. Renseignez-vous dans des ouvrages de références pour vous préparer. Vous pouvez aussi demander à rejoindre le groupe Facebook très actif La DME dans la bienveillance.
Je vous recommande chaleureusement le super livre de Ophélie Véron « Bébé veggie » aux éditions La Plage qui présente en première partie des sources scientifiques et des explications claires et simples d’une diététicienne nutritionniste Marjorie Crémadès ; un tableau de diversification alimentaire ; et des recettes par tranches d’âge.
Alors, tentés par la DME ?